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O'Leary n'a pas répondu à l'ultimatum des pilotes de Ryanair: ils entrent en grève du zèle, des retards à craindre

Les pilotes de Ryanair mettent la pression maximale sur la compagnie aérienne. Ils ont entamé une grève du zèle après que la direction a refusé de répondre à leur ultimatum. Et pour la première fois, ils ont un moyen de pression. Ryanair a besoin d'eux et leur promet même une prime s'ils laissent tomber une partie de leurs congés.

Les pilotes Ryanair profitent de leur inédite position de force. Ils ont lancé un ultimatum au patron, Michael O'Leary, afin d'améliorer leurs conditions de travail. Une réponse était attendue pour 10h. Mais la direction de la compagnie aérienne low-cost n'en a apporté aucune. Dès lors, les pilotes ont décidé d'entamer une grève du zèle ou "grève blanche". Concrètement, ils vont appliquer leur contrat à la lettre. Par exemple, ils doivent arriver 45 minutes avant le décollage. Dans la réalité, ils arrivent plus tôt pour ne pas décoller en retard. Mais, désormais, ils s'en tiendront aux 45 minutes, ce qui pourrait engendrer de nombreux retards. Voilà pour le décollage. À l'atterrissage, les pilotes en grève du zèle vont là aussi ne plus se presser, notamment pour aller parquer les avions.


Promesse d'engagement de 600 nouveaux pilotes

Le patron de Ryanair, Michael O'Leary, promet d'engager 600 nouveaux pilotes rapidement pour combler les problèmes de planning que traverse actuellement la compagnie aérienne low-cost. Il envisage aussi d'obliger les pilotes à interrompre leurs congés pour venir travailler, en échange d'une prime. 


Les pilotes veulent les lois sociales de leur pays, pas celles d'Irlande

Mais cette fois-ci, le personnel semble donc décidé à ne pas se laisser faire. Les représentants des pilotes des 17 bases européennes de Ryanair (dont Charleroi et Bruxelles) rejettent le bonus de 6.000 à 12.000 euros proposé par Michael O'Leary en échange de 10 jours de congé. Ils exigent aussi un changement radical de leurs conditions de travail. Avec des contrats locaux cette fois, qui respectent les lois et les droits des pays où ils travaillent. La voie à cette évolution a d'ailleurs été ouverte le 14 septembre dernier après que la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a estimé que le personnel navigant de Ryanair n'était pas automatiquement soumis au droit du travail de l'Irlande, où est basée la compagnie, mais pouvait saisir la justice du pays où il accomplissait l'essentiel de son travail. La Cour était interrogée par une juridiction belge, elle-même saisie par six travailleurs de plusieurs nationalités affectés à l'aéroport de Charleroi (sud de la Belgique).

Pour le moment, les problèmes de Ryanair n'ont pas encore eu énormément de conséquences sur l'aéroport de Charleroi. "Etant donné qu'on connait les vols annulés jusque fin octobre, on s'adapte en fonction. Maintenant il y a beaucoup de personnes qui nous demandent s'il y aura d'autres vols annulés après mais ça on ne le sait pas", a confié une responsable "ticketing" de l'aéroport de Charleroi à notre journaliste Bernard Lobet.

Notez que Test-Achats a déjà ouvert 200 dossiers de plaintes de voyageurs. L'association de consommateurs essaie de traiter en direct avec Ryanair. Mais si la compagnie est de mauvaise volonté, Test-Achats n'hésitera pas à porter l'affaire en justice.

> RAPPEL: VOICI LA LISTE DES VOLS ANNULES PAR RYANAIR

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